Les rites funéraires

Publié le par oum assia

mort, les rites funéraires et le deuil dans l'islam



Aux questions angoissantes de la mort, l'islam apporte la promesse d'un nouveau monde. À la fin d'une vie de soumission totale et inconditionnelle à la volonté du Créateur, le fidèle accède au paradis. Le sort du croyant, le sort de son âme, dépend de la vie terrestre qu'il a menée. La mort peut donc se comparer à une naissance, à un passage dans un autre monde, un monde qui couronnera et donnera pleine justification à la vie ici-bas.

Les rites funéraires varient très peu d'un groupe musulman à l'autre. Ces différences tiennent à des détails ou à des variantes qui ne changent rien à la conception fondamentale de la mort et de la vie future dans l'islam. Celle-ci peut se résumer comme suit : la vie sur terre est une épreuve; elle est éphémère et elle est une illusion; elle ne peut servir à l'homme que par la qualité de vie qu'il mènera. Et la vie future est une certitude. De même, la résurrection des âmes est une certitude.



Comment pouvez-vous être ingrats envers Dieu alors qu'il vous a donné la vie, à vous qui étiez morts? Puis il vous donne la mort ; puis il vous donne la vie ; puis vous serez ramenés vers Lui. [Coran 2:28]

L'islam interdit de manière formelle la momification, l'incinération, l'exposition des cadavres aux oiseaux (un rite zoroastrien) et l'abandon des cadavres ou leur inhumation sans rituel car cela équivaut à la destruction d'une création de Dieu [Coran 30:30]. La sainteté du corps humain n'est pas diminuée par le départ de l'âme [Coran 17:70]. Ainsi, il est formellement interdit de porter atteinte à la dépouille mortelle, soit par une dissection, par un prélèvement et même une transplantation.



Le prophète a dit : Le péché de casser les os d'un homme qui est mort équivaut au péché de casser les os d'un homme qui est vivant1.

Le respect de la dépouille mortelle est un devoir islamique : ... pas de changement en la création de Dieu : voilà la religion correcte [Coran 30:30]. Un Hadith transmis par Aïcha, une femme du Prophète, rapporte que celui-ci a dit :



N'insultez jamais les morts car ils sont là où leurs œuvres devaient les amener2.

De même, le suicide est considéré comme une transgression à la Loi Divine. Un Hadith rapporté par El-Hasan le dit bien :



Le Prophète a dit : Un homme, atteint d'une blessure, s'étant tué. Dieu dit : Ce mien serviteur a pris les devants sur moi en ce qui concerne le terme de sa vie; il s'est ainsi fermé l'entrée du paradis.3

L'agonisant doit être tourné en direction de La Mecque. Si cette position lui afflige des douleurs, il est mieux de laisser le malade choisir sa position. À son chevet, on lit la sourate coranique Ya Sin [Coran 36]. L'imam ou l'officiant répète près du malade (ou près du défunt, selon le cas) la profession de foi, la Shahada, comme s'il le lui dictait. Puisque le défunt sera devant Dieu au moment de la résurrection tel qu'il était au moment de sa mort, on fait la Shahada en son nom pour qu'il se présente en Musulman devant le Créateur. Un Hadith rapporté par Abdallah dit ceci :



L'Envoyé de Dieu a dit : Celui qui meurt en commettant le péché de polythéisme ira en Enfer. Et alors j'ajoute moi : Celui qui ne commet pas ce péché en mourant ira au Paradis4.

Dès son décès, on ferme les yeux du défunt, on lui ferme la bouche et lie sa mâchoire inférieure à sa tête pour l'empêcher de se détendre. On met ensuite un objet convenable sur le ventre du défunt pour l'empêcher de s'enfler. Si la situation le permet, on assouplit les articulations du corps en pliant les bras et les jambes : cela aidera à empêcher le corps de se raidir et facilitera le lavage et l'ensevelissement.

On recommande dans l'islam de restreindre les pleurs et les cris de douleur à la suite de la perte d'un être cher : la résignation est beaucoup plus méritoire.

Le corps du défunt doit être purifié sans délai afin de permettre un prompt ensevelissement. Le lavage du corps d'un Musulman est une obligation. Si le défunt n'a pas de famille pour s'occuper de lui, il incombe à la communauté de s'en occuper. Si un corps est enterré sans avoir été lavé, toute la communauté musulmane sera coupable d'un péché.

Seul un Musulman peut dispenser le rituel islamique à un autre Musulman. Il est préférable que ce soit un membre de la famille qui lave le corps du défunt, mais si cela est impossible, toute personne vertueuse peut le faire. Seule une personne ayant droit de voir le corps nu de la personne a le droit de le laver. Donc, un homme doit laver le corps d'un homme et une femme, celui d'une défunte. Il est permis à une femme de laver le corps de son mari, et à un homme de laver le corps de sa femme.

Le défunt doit être en état de pureté physique et il doit en être ainsi du linge qui le recouvre. Les gens qui ne sont pas en état de pureté5 ne pourront approcher le défunt. On fait la toilette du mort en ajoutant du savon ou une substance similaire dans l'eau. On enlève les vêtements du défunt et on recouvre son corps d'un drap afin d'en couvrir la nudité. On commence par laver les parties privées du corps. On lave ensuite le visage et les mains jusqu'aux coudes. On essuie ensuite la tête et on lave les pieds jusqu'aux chevilles. Cette partie de la purification du corps correspond aux ablutions que l'on doit faire avant la prière [Coran 5:6]. On procède ensuite à laver le corps en entier, ayant ajouté du camphre et du lotus dans l'eau, en commençant par le côté droit et en terminant par le côté gauche6. Certains semblent boucher les orifices du corps avec du coton pour empêcher l'eau d'y pénétrer durant le processus de la purification. On sèche ensuite le corps.

On doit, en faisant cela, respecter le corps et le manipuler avec ménagement. Le cadavre est placé sur le flanc mais peut aussi être en position assise. Puisqu'on ne doit pas modifier le corps en quoi que ce soit, il est aussi interdit de couper les ongles ou les cheveux du défunt.

Il est recommandé de parfumer le défunt avec de l'encens et des aromates, tout le corps, mais surtout aux endroits qui servent à la prosternation.

Il y a une exception à la règle de la purification du corps du défunt : les Musulmans morts au combat sont inhumés dans leurs vêtements et la prière n'est pas nécessaire. Le don de leur vie vaut plus que toute prière.

C'est une obligation d'envelopper le défunt dans un linceul. Il est préférable que l'étoffe soit blanche, comme celle que le Prophète avait. Certains permettent des étoffes de couleur, selon le pays d'origine. L'étoffe devrait être de bonne qualité, sans être un tissu dispendieux. Le linceul doit être assumé par la famille, mais si la famille n'a pas les moyens ou si le défunt n'a pas de famille, la communauté est responsable de procurer un linceul au défunt.

Les hommes devraient avoir trois morceaux de linge dans le linceul : une chemise longue, sans manches, qui tombe jusqu'aux pieds; une étoffe qui sert de dessous et couvre le défunt de la tête au pied; une étoffe qui, plus longue que celle du dessous, recouvrira le défunt de la tête au pied et qui pourra être nouée à l'étoffe du dessous. La femme doit être habillée de la même façon, mais on y ajoute une étoffe pour couvrir la tête et le visage, ainsi qu'une étoffe qui recouvre le corps entre le buste et les cuisses.

La prière funéraire invoque à Allah le pardon du défunt. Il est préférable que plusieurs personnes assistent à l'enterrement et prient ensemble. La prière funéraire est prescrite et obligatoire.

La cérémonie funéraire ne doit pas, en général, avoir lieu à la mosquée : cet endroit est pour les vivants et non les morts. Les prières se font ordinairement dans la pièce où se trouve le défunt, ou au cimetière. L'imam ou l'officiant à l'enterrement doit faire face à La Mecque, le corps du défunt étant placé devant lui, de façon perpendiculaire.

Les gens qui assistent à la prière funéraire font face à La Mecque et forment de préférence trois lignes. Les prières funéraires prescrites sont bien détaillées7.

Les gens qui se sont donné la mort, ou qui ont été condamnés à mort, seront inhumés et une prière sera dite par un Musulman volontaire et non un imam.

On doit porter le corps du défunt au cimetière le plus tôt possible. Bien que l'islam recommande d'enterrer le corps d'un Musulman le plus tôt possible, on doit attendre le tuteur ou le responsable du défunt, qui doit être présent à l'enterrement. S'il ne peut être présent, on devra obtenir son autorisation. Par contre, on doit procéder à l'enterrement si le délai pour cette autorisation n'est pas raisonnable, car le corps du défunt doit être inhumé avant toute décomposition.

Un Hadith rapporte que le Prophète s'est levé au passage du cortège funéraire d'un Juif. À ses compagnons qui ne comprenaient pas, le Prophète répondit : N'est-ce pas l'âme d'un être humain? Il est donc un devoir pour les Musulmans de suivre un cortège funéraire, et il est important d'être respectueux quand un cortège funéraire passe, que ce soit pour un Musulman ou un non-croyant. On recommande de porter manuellement le corps au cimetière et de se relayer pour porter la bière, afin que chacun puisse exprimer son chagrin.

Les Musulmans ensevelissent le mort directement dans la terre, incliné sur son côté droit de façon à faire face à La Mecque. Au Québec, lorsqu'on enterre le défunt dans un cercueil, on lui tourne la tête vers La Mecque. Il semblerait que l'on utilise parfois au Québec des cercueils de bois très sommaires, et duquel on retirerait le couvercle avant d'ensevelir le défunt. On déposerait le corps directement sur le sol, et mettrait le cercueil à l'envers sur le défunt de façon à ce qu'il devienne un cercueil sans fond.

L'islam croit fermement à la résurrection et à la vie après la mort. Le sort qui nous est réservé, soit l'Enfer ou le Paradis, dépend de la vie terrestre que l'on a menée. Le croyant qui est décédé doit faire face à une épreuve dans sa tombe. On dit que pendant que les gens quittent le cimetière, quand le défunt peut encore entendre le craquement de leurs sandales, deux anges font leur apparition et le questionnent.



La question qui sera posée au défunt sera la suivante : Que disais-tu de la personne de Mahomet? J'ai attesté, répondra-t-il, qu'il est le serviteur de Dieu. Alors les anges lui diront : Regarde la place que tu aurais occupée dans le Feu et celle que Dieu, en échange, t'a donnée dans le Paradis. Et l'homme verra ces deux places.

Quant au mécréant, à l'hypocrite, ils répondront à la question des anges : Je ne sais pas, je répétais ce que tout le monde disait. Alors, il sera dit à un tel homme : Tu n'as rien su, tu n'as donc rien lu du Coran? Et les anges le frapperont une seule fois avec une telle force que l'homme poussera un cri que tout le voisinage, sauf les hommes et les génies, entendra. C'est ainsi que commenceront pour lui les tourments de la tombe8.

Le soir de l'enterrement, il est de coutume de réciter le Coran et d'offrir aux personnes qui ont assisté aux obsèques un repas funèbre, que l'on partage aussi avec les voisins, les amis et les pauvres. Au quarantième jour, on organise une prière en faveur du mort et l'on récite des extraits du Coran.

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M
tres interessant a savoir pour trois musulmans
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D
<br /> Salam aleykoum wa ramatoulla wa barakatou,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Très intéressant cette article et avec une multitude de détail, mais je n'ai qu'une seul question, Qui est mahomet ?<br /> <br /> <br /> Salam aleykoum<br /> <br /> <br /> <br />
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